Botshit ?

Parce qu’il est impossible de tout savoir, tout connaître, de maîtriser toutes les techniques tout en suivant l’actualité de notre métier, nous lisons beaucoup… souvent en ayant un peu de temps, parfois, dans l’urgence, pour régler un problème…

Depuis quelques temps, des sites que nous suivions et qui fournissaient un contenu original et de qualité sont encombrés : des articles de fond, des tutoriels, tests et autres actualités que ces sites diffusaient ou relayaient sans en cacher la source, ont cédé la place à de long textes, soi-disant didactiques, au plan détaillé ou à nombre de comparatifs, synthèses… au contenu vide quand ils ne sont pas, au mieux erronés ou relèvent, parfois, du grand n’importe quoi.

En creusant, en regardant qui produit quoi et à quel rythme, nous avons découvert que quelques auteurs, arrivés récemment sur ces sites, arrivaient à produire trois ou quatre textes de fond par jour… alors que, quand ces sites produisaient un contenu de qualité, les auteurs de l’époque, fournissaient, au mieux, un texte court tous les 2 jours… Mieux, ces nouveaux spécialistes de la photographie ou du traitement d’image, arrivent à alimenter, au même rythme soutenu et en même temps, des sites de cuisine, de bricolage ou de sport…

Nous avions un doute, nous n’en n’avons plus : derrière ces auteurs stakhanovistes apparemment humains qui préparent le travail, la rédaction, texte et plan, ne peut être assurée que par des robots conversationnels facilement reconnaissables à leur style impersonnel… autant la lecture de tels longs textes, souvent en anglais, est pénible, autant les outils de traduction automatique fonctionnent à merveille sur cette prose insipide et donnent de plutôt bons résultats même si, comme c’est souvent le cas, les traductions de l’anglais vers le français « technique » sont particulières – un appareil photo ou un boitier devient une caméra, un objectif, une lentille, celui qui appuie sur le déclencheur de l’appareil, un tireur… et une image bien piquée ou accentuée… une image aiguisée…

Un terme est apparu pour qualifier cette mauvaise littérature assistée par IA : botshit – la contraction de robot et bullshit.

Nous ne savons pas comment nous allons gérer ce volume de faux contenu de qualité qui encombre nous sources d’information favorites – notre pratique a déjà changé : avant de faire une lecture attentive, nous regardons qui est l’auteur et faisons défiler le texte avant de décider si nous prendrons le temps de lire ou pas –… et nous ne pouvons pas compter sur l’aide des moteurs de recherche pour échapper à cette pollution informationnelle : trop souvent, les contenus mis en avant sont maintenant des synthèses par IA dont les sources ne sont pas indiquées et dont il est impossible de juger la qualité et la pertinence !

Une chose est sûre :  botshit va, dans les jours ou les mois qui viennent, tenir compagnie dans les dictionnaires informatiques aux spams, pourriels et autres phishing…

Bien évidemment, nous recevons nous aussi des propositions d’assistants virtuels, de secrétaires travaillant 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, de services nous proposant d’alimenter par IA notre site internet… et, logiquement, nous ne donnons pas suite à ces propositions et préférons produire moins de contenu mais un contenu original et de qualité, répondre moins vite mais apporter une réponse adaptée…