Gratuit, souple, We Transfer a tout pour plaire… et plait… mais le diable se cache dans les petites lettres que l’on ne lit pas assez attentivement.
Branle bas de combat ce matin sur les sites techno – Next INpact, 01net.com, Les Numériques… – se faisant écho de réactions d’internautes sur les réseaux sociaux, au point 6.3 de la dernière mise à jour des conditions générales d’utilisation de We Transfer publiée le 23 juin, CGU qui entreront en service le 8 août, We Transfer s’octroie le droit d’utiliser les données qui lui sont confiées pour entrainer son IA…
We Transfer peu utiliser les fichiers que vous partagez pour « faire fonctionner, développer, commercialiser et améliorer le Service ou de nouvelles technologies ou services, y compris pour améliorer les performances des modèles d’apprentissage automatique qui optimisent [son] processus de modération de contenu ». Le service doit obtenir de l’utilisateur « certains droits relatifs au Contenu protégé par des droits de propriété intellectuelle » et lui impose de lui accorder « une licence perpétuelle, mondiale, non exclusive, gratuite, transférable et pouvant faire l’objet de sous-licences ». « Cette licence inclut le droit de reproduire, distribuer, modifier, créer des œuvres dérivées à partir du Contenu, de le diffuser, de le communiquer au public, de l’afficher et de le représenter publiquement. » Et, s’il y avait encore un doute, « [l’utilisateur] ne pourr[a] prétendre à aucune compensation pour l’utilisation du Contenu par nos soins dans le cadre des présentes Conditions ».
Rétropédalage quelques heures plus tard, We Transfer, si elle se réserve une licence perpétuelle sur les données de ses utilisateurs, affirme ne pas utiliser les données de ses clients pour entrainer de son IA et jure, croix de bois, croix de fer…, respecter le RGPD.
Bien sûr, il ne faut pas être dupe et se poser les bonnes questions quand on utilise gratuitement un service qui a un coût – « si c’est gratuit… » –, la pub ne fait pas tout… surtout quand ces services « gratuits » reposent sur des entreprises de droit anglo-saxon, bien moins respectueux des données personnelles et droit d’auteur que le droit européen.
Des alternatives existent… Ces alternatives, souvent françaises ou européennes – le droit suisse est plus protecteur que le droit européen –, open source pour la plupart, sont de qualité et font le job. Disroot, Ethibox, Free Transfer, Grosfichiers, Norishare, Smash, SwissTranfer, TransferNow, TransferXL ont été listés comme alternatives de choix par les sites techno cités plus haut – Google Drive également proposée comme alternative à We Tranfer, ne nous semblent par pertinent : Google a la fâcheuse habitude d’explorer les données qui lui sont confiées…
Pour nous permettre d’échanger des fichiers avec nos clients – et uniquement avec nos clients, tout détournement d’usage est immédiatement sanctionné –, nous avons fait le choix de Jirafeau, un fork du projet Girrafe. Jirafeau est actuellement soutenu par Patrick Canterino, un développeur allemand qui a pris la suite du Français Jérôme Jutteau.