Non, nous ne faisons pas d’intelligence artificielle…

Chat cosmonaute
Chat cosmonaute généré par Bing DALL·E 3

Est-ce notre coté corporatiste ? Est-ce que les informations que nous lisons, que nous regardons, que nous écoutons, sont filtrées sur nos centres supposés d’intérêts ? Est-ce qu’il y a un vrai problème de société ? Est-ce l’effet Salon de la photo ? Est-ce que les (photo) journalistes craignant pour l’évolution de leur(s) métier(s) en font plus que de raison ? Le fait est que l’intelligence artificielle générative, qu’elle produise du texte ou des images, est au cœur des débats du moment – elle est LE sujet des 4e Assises de la photographie qui se tiennent en ce moment et a été ce vendredi à l’ordre du jour de l’émission Le meilleur des mondes de France Culture.

Nous avons plusieurs travaux en cours pour lesquels nous avions besoin d’images “qui n’existent pas”… Rien d’intéressant et d’adapté dans les banques d’images, nous nous sommes donc tourné, pour voir et sans conviction, vers Firefly et DALL·E. Pour faire court, et c’est la position exprimée par Pierre Ciot, photographe et président de la SAIF (société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe), pendant l’émission de France Culture : « Ça ne sert à rien ! »

C’est même pire que ça : les images produites sont générées à partir d’images volées – Thierry Tuot, conseiller d’Etat, utilise le terme ‘piller’ dans l’émission de vendredi – sur le net – avec la bénédiction de nos élus – dans les catalogues des grandes agences photographiques, des banques d’images et autres. Faut-il, dans ces conditions, être surpris que les images ainsi crées soient aussi peu intéressantes ? Il manque à ces images l’essentiel : l’esprit humain et sa créativité !

Dans notre flux de travail, nous ne le cachons pas, nous utilisons aussi des outils qui font appel à ce que le marketing appelle “intelligence artificielle” : même s’il existe d’autres techniques pour faire en moins bien, les outils de Topaz Labs nous permettent de rendre utilisables pour l’impression des images qui ne le seraient pas en rattrapant le flou et le bruit, en gonflant les images trop petites, etc ; Photoshop permet aujourd’hui de faire des retouches qui seraient compliquées voire impossibles sans IA générative et Neural filters ; DxO PhotoLab rattrape le manque de dynamique des images faites avec un smartphone – DxO ne communique pas sur l’IA mais fait appel aux réseaux neuronaux – … mais ces logiciels ont leurs limites et ne font pas de miracles. Parfois, trop souvent vu coté client, ça ne marche pas et la réponse est sans appel : ce n’est pas possible…

Bien sûr, ces outils ont un coût et ce n’est pas parce que “ça se fait tout seul” – ou presque – que c’est gratuit, au contraire.

Microsoft – qui finance Open AI – a intégré ChatGPT-4 à Bing Chat et DALL·E 3 à Bing Image Creator, son moteur de recherche ; Craiyon – la version libre de Midjourney – est en accès gratuit ; Firefly est intégré aux abonnements d’Adobe ; Canva s’est mis lui aussi à la génération d’images à partir de texte… Parce qu’il est probable que les générateurs d’images, gratuits ou pas, fassent du sur-mesure tout comme les moteurs de recherche affichent les liens en fonctions des requêtes précédentes de l’utilisateur – « si c’est gratuit, c’est que la marchandise, c’est vous… » –, que 2 générations d’images à partir du même prompt donnent des résultats différents, que les indispensables choix ne peuvent être faits que par celui qui rédige le(s) prompt(s), générer des images à la demande à partir du prompt d’un client est autant dans notre modèle économique que de vendre une page de recherche de Google, Bing, DuckDuckGo, Qwant ou autre. Non, nous ne faisons pas et nous ne ferons pas !

Le visuel qui illustre cet article a été généré par DALL·E 3 à partir de Microsoft Bing. La requête était « chat tigré en habit de cosmonaute flottant dans l’espace devant la voie lactée». Il est clair que quand Le Chat – plutôt la chatte – porte le nom de la déesse de la chasse et de la faune sauvage, faut assumer… mais d’ici qu’Artémis se pose sur la Lune, il faudra encore attendre un peu…

 

Edit du 9 octobre

Deux articles qui apportent un regard complémentaire :