98,51 %…

Qui dit épée dit bouclier, qui dit char d’assaut dit mine / missile / drone antichar, qui dit avion dit défense antiaérienne et, fort logiquement, qui dit intelligence artificielle générative dit détecteur d’intelligence artificielle… et quoi de mieux qu’un logiciel qui pourrait faire mieux, plus vite, avec une meilleure acuité et sans biais cognitifs, que l’humain à ce petit jeu…

Science et Vie, avec plus de 10 mois de retard, vient de relayer l’information comme quoi un détecteur d’IA avait estimé, avec une probabilité de 98,51 %, qu’une IA générative était l’auteur de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, déclaration adoptée par le Congrès continental le 4 juillet 1776 et signée le 2 août de la même année. Et dans le(s) même(s) article(s), on apprend que la Déclaration d’indépendance n’était pas le seul texte « accusé » par une IA d’avoir été écrite par une autre IA : il en est de même pour des passages de la Bible, avec une probabilité atteignant 98,9 %, un compte-rendu de procès des années 90…

Pour Luc Julia, qui est en promotion de son dernier livre IA génératives, pas créatives – L’intelligence artificielle n’existe (toujours) pas, rien de surprenant : les outils dits d’intelligence artificielle ne sont que des outils qui ne savent que faire que ce pour quoi ils ont été conçus et ne savent que reproduire ce qu’ils ont appris… Comme « un marteau, [qui est] mieux qu’un poing pour planter un clou…», ces outils font des choses plus vite et bien mieux que l’humain mais il ne savent pas et ne sauront probablement jamais inventer, extrapoler, créer…  Leur limite vient de leur base de donnée d’apprentissage : cette base de donnée, alimentée principalement par ce qui est disponible sur le net, contient de plus en plus de données générées par IA dont l’IA est incapable de juger la pertinence et l’exactitude, et le volume de production généré par IA est bien supérieure à ce que peut produire l’humanité… pendant que la quantité de données disponibles pour l’apprentissage augmente, pendant que la puissance des processeurs augmente, la qualité de la base de donnée d’apprentissage se dégrade et se dégrade vite.

Dans notre activité, nous utilisons nous aussi des outils dont leurs créateurs vendent, de plus en plus cher, les qualités de l’intelligence artificielle générative… Pour le moment, nous n’avons trouvé aucun logiciel en mesure de faire vite et bien un traitement d’image de base – ajustement automatique des niveaux, correction d’exposition et de chromie – et nous voyons quotidiennement les limites de ce qu’arrivent à faire ces logiciels quand il faut supprimer un élément gênant, ajouter le bout d’image qui manque pour transformer une image horizontale en image verticale… Si les smartphones réussissent à faire que toutes les personnes d’un groupe regardent l' »appareil photo » et sourient, ils ne sont pas à l’abris de bugs où le visage de la personne à l’arrière plan est un composite de plusieurs images qui se raccordent mal… et ce qui marche pour les visages ne fonctionne pas pour les mains, les bras et les robes à fleurs !

Nous testons régulièrement de nouveau logiciels… à ce jour, la plupart de ces logiciels sont aussi rapidement désinstallés qu’ils ont été installés : leur niveau de performance étant au mieux inférieurs à nos logiciels habituels… Et pour que ces test soient honnêtes, nous testons aussi, de temps à autre, les versions actuelles de nos logiciels avec de « vieilles » images… et il arrive que la version actuelle fasse moins bien que ce que l’on avait avec des versions antérieures – Topaz Labs Photo AI, qui vient de passer en version 4, fait ainsi moins bien que ce que faisait Gigapixel AI du même éditeur il y a 3 ans avec la même image (ce qui n’enlève rien aux qualités de la dernière mouture de Photo AI sur des vraies images)…

Google, qui vient de mettre au placard son moteur de recherche et le remplacer en douce, c’était annoncé, par un dérivé de Gemini, fait actuellement la promotion de ses nouveaux smartphones et de son logiciel conversationnel. La pertinence des réponses Gemini pour adapter une recette de cuisine, pour procéder à la vidange de sa voiture ou pour enlever de l’huile de vidange sur la peau laisse rêveur…

Luc Julia répète que l’intelligence artificielle est une lubie comme l’informatique en a connu d’autres et que la bulle se dégonflera. Nous savons que nous ne pouvons laisser l’IA faire seule et que son apport, s’il est réel, est limité, que l’intervention humaine est obligatoire et que, contrairement aux prophéties, dans l’état actuel des choses, le savoir faire humain fait la différence.