Quand on apportait, il y a longtemps, une pellicule à développer, la question qui arrivait en premier, c’était « mat ou brillant ? » et, parfois, venait ensuite le format de tirage (parfois seulement : la plupart des minilabs avaient été conçus pour faire des tirages en 10 × 15 ou en 15 × 21… et rien d’autre).
A l’époque, de mat, le papier n’avait que le nom et c’était plutôt un papier lustré que l’on avait (et suivant les fabricants, le papier lustré pouvait être superbe).
Aujourd’hui, les fabricants mettent à notre disposition pour les impressions numériques un grand choix de surfaces : du lustré / satiné et du brillant bien sûr mais aussi des papiers au rendu très proches des papiers barytés et des vrais papiers mats avec une durée de conservation annoncée pour les papiers baryté et fine-art pouvant atteindre 200 ans.
Qu’est-ce que cela change en pratique : certes, le coté brillant pardonne moins les traces de doigts mais il donne des noirs plus profonds quand une finition matte donne plutôt un gris foncé.
Après avoir mesuré le blanc de nos papiers, nous avons commencé à mesurer le noir maximum atteignable (la Dmax du papier…). C’est une densité optique, ce qui signifie que quand la densité augment de 0,30, le papier réfléchi 2 fois moins de lumière. Un bon papier photo couleur bien développé a une densité maximale autour de 2,20 (un peu plus en brillant), un papier mat tourne autour de 1,40 – 1,50 (pour les papiers noir et blanc… faute de papier couleur mat sur le marché) et un bon imprimé offset en quadri autour de 1,70.
Si on compare les 3 procédés d’impression photo que nous proposons, nous obtenons :
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- en impression laser (pour les livres photo et la carterie), la Dmax est de 1,85 (c’est donc mieux qu’une impression offset mais on est loin d’un tirage photo) ;
- avec un pelliculage à chaud brillant, on arrive a une densité maximale de 2,00 et de 1,42 avec un pelliculage mat (les films de pelliculage premium sont plus lisses et plus épais – 40 microns contre 25 microns – ça se voit et ça se perçoit au toucher, mais les densités sont les mêmes) ;
- sur Fuji Frontier DE100 avec ses 4 encres à base de colorants (pour les tirages petit format et les épreuves), la Dmax est de 2,25 en brillant, 2,20 en lustré (c’est similaire au papier argentique Kodak Ektacolor Edge) ;
- en impression jet d’encre pigmentaire, notre Epson SC-P7500 donne sur papier Canson Infinity PhotoSatin et PhotoGloss des densités maximales de 2,50 ( mais seulement 1,42 sur la bâche intissée qui est bien matte) et de 1,68 sur le papier Hahnemülhe PhotoRag UltraSmooth (papier mat légèrement chaud).
Quand on regarde le rendu, il y a de vraies différences :
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- les impression pigmentaires offrent de très beaux noirs, impossibles à obtenir par d’autres procédés d’impression au prix d’un léger bronzing sur les papiers satinés ou brillants ;
- les noirs obtenus en impression colorants avec la technologie Fuji actuelle est de haut niveau et la finesse d’image est impressionnante – si on accepte que les images ne tiennent qu’une trentaine d’années, le choix est pertinent ;
- les impressions laser que nous proposons avec la technologie Xerox / Fuji (oui, Fuji et Xerox fabriquent ensemble le toner…) associées à notre choix de papiers et finitions permettent d’obtenir des impression de qualité sans rivaliser en finesse et en richesse des noirs avec les impressions jet d’encre (mais quand on aime la finition matte, le résultat est superbe).