Une dure réalité…

Mi-septembre, France 5 diffusait un reportage très intéressant sur l’utilisation des cartons et sacs en papier. Pendant 52 minutes, Hugo Clément y découvre une dure réalité : la France exporte une partie de ses déchets de papier à l’autre bout du monde pour y être recyclés, une bonne part des emballages en papier sont réalisés à partir de pâte vierge et non de papier recyclé, les gobelets en cartons contiennent du plastique, l’industrie papetière est une industrie lourde polluante, les labels soit disant écologiques ne le sont pas tant que ça…

Pour qui s’intéresse au papier et à sa fabrication, ces révélations n’en sont pas vraiment… ce qui n’enlève rien à la qualité du reportage.

On l’oublie un peu vite, le papier n’est pas, comme le verre ou l’acier, recyclable à l’infini : le recyclage a pour effet de raccourcir les fibres de cellulose qui deviennent, après seulement 4 ou 5 cycles, trop courtes et finissent inexorablement dans les stations d’épuration des papeteries… et du papier, ce n’est pas seulement des fibres de cellulose… l’encre, les produits utilisés pour les enductions finissent eux aussi dans les eaux usées… et la consommation d’eau et d’énergie, même si elle est moindre pour le papier recyclé, est significative.

Sans compter que les choix politiques faits pendant de trop nombreuses années ont d’abord eu pour conséquence de limiter la capacité française de recyclage, le nombre de sites et le type de production… et de mettre sur la route papiers à recycler et papiers recyclés fabriqués à l’étranger.

Les questions environnementales liées au cycle de vie du papier nous concernent, nous aimons le papier recyclé…

Depuis 18 mois, nous proposons le papier Nautilus Classic, fabriqué en Autriche par Mondi, en 250 g suivi en fin d’année dernière par le 300 g. Nous venons de rentrer un tout petit stock de 80 g, 120 g et 160 g, ces papiers sont disponibles en commande spéciale permanente. Le Nautilus répond au cahier des charges ISO 9706 pour la conservation des papiers, ce qui est exceptionnel pour un papier recyclé et montre le savoir faire de Mondi en la matière – en clair, ça veut dire que le papier contient suffisamment de fibres longues pour avoir la résistance requise par la norme.

Comme ça ne suffisait pas, nous venons également de rentrer une des versions 250 g du papier Remake fabriqué en Italie par Favini. Ce papier est composé à 25 % de fibres de cuir issues de déchets de maroquinerie, 40 % de fibres de cellulose recyclées et 45 % de pâte vierge certifiée FSC, avec toutes les réserves que l’on peut mettre sur cette certification.

Le documentaire de France 5 est visible ici jusqu’au 23 mars.

Papier recyclé et conservation

Nous sommes de fervents partisans de l’utilisation de papier recyclé –  c’est le seul papier que nous utilisons notre bureautique… – mais il y a comme un petit problème : le cahier des charges des papiers répondant à la norme ISO 9706 – norme qui spécifie les critères de permanence du papier – est antagoniste avec les conditions de production du papier recyclé – le papier issu du recyclage est trop pauvre en fibres de qualité pour produire un papier ayant la résistance minimale requise par la norme et est trop riche en matériaux oxydables qui nuisent à sa conservation.

La norme allemande DIN 6738 comme l’écolabel L’Ange bleu sont un peu laxistes en matière de conservation – l’important est d’avoir des papiers recyclés qui répondent à la norme, peu importe que leur conservation soit moins bonne que celle définie par la norme ISO 9706. Continuer la lecture de « Papier recyclé et conservation »